dimanche 14 juillet 2024

Vieille ? Vous avez dit vieille ?

 


Afin de rasséréner celles et ceux qui se feraient du souci car ça fait si longtemps qu'on ne s'est pas vu(e)s ... et à quelques jours d'un Xème de mes anniversaires, ce clin d'oeil.

Je me régale des albums de Baudoin, cet extrait tiré de l'album "Les essuie-glaces"     Edit  Aire Libre Dupuis et vous offre cette phrase qui me convient parfaitement bien et colle à ma peau et à mon état d'esprit

Bises à toutes et à tous.

dimanche 30 juin 2024

La peur des autres

 Ce matin, plus que jamais, il me semble URGENT de lire et relire Michel AGIER "La peur des autres  Essai sur l'indésirabilité" où il analyse nos peurs aujourd'hui et la peur de l'autre avec une clarté foudroyante.

... Et comme bibliothèques, librairies sont fermées ce matin, je vous propose un court extrait de la conclusion p 91 Payot-Rivages (poche). Conclusion intitulée "Le courage de la vie commune" :

"... La prégnance et la contagion médiatiques et politiques des climats de peur, de rejet de l'autre et leur obscur horizon, l'enfermement et l'atmosphère de guerre permanente appellent une réponse qui doit s'imaginer sur d'autres bases. Y verra t-on une utopie ? Dans ce sens certainement, car il n'y a pas de compromis possible avec les récits mortifères de la fermeture sur soi, de l'encampement du monde, avec l'idée d'indésirabilité des autres, une construction imaginaire et politique fondée sur les peurs, et destructrice de notre monde présent et de tout espoir. Il faut donc partir d'une autre description de la réalité à partir de laquelle d'autres horizons sont possibles. Mais bien sûr, les peurs sont ressenties individuellement, intimement, c'est ce qui fait leur force sidérante. Il faut donc du courage pour vivre avant même d'avoir supprimé les peurs.
Voici des pistes pour renverser la situation, en acceptant la présence de la peur mais en agissant contre les politiques de la peur. ..."

J'ai entendu hier M Agier lors d'une conférence, dans le cadre du Festival Concertina, qui a lieu chaque année à Dieulefit dont le thème général est "Les marges", ai dévoré son petit livre cette nuit. Il n'est jamais trop tard pour relever ses manches.

mercredi 26 juin 2024

comme si 3 26 06 2024 dernier texte atelier Virginia Woolf, tristesse pour ça

Sur l'arbre obélisque terrassé par la foudre
Arracher le rameau pour disperser le feu
Sur les os boursouflés par les cendre encore chaudes
Ranimer les couleurs des printemps sacrifiés
Et dans l'ébranlement de la nuit qui avance
Sauver les mots mal dits, tous les mots malmenés
Comme des vagues-béliers sur un mur de ténèbres
Dans l'ébréchure du jour trouver une lueur
Et que l'oeil du cyclone engloutisse la peur

mardi 18 juin 2024

comme si la femme

 

quelle femme

au bras de lumière

armé de lames colorées

sur l'eau allongée?

est-ce Virginia au corps englouti

est-ce elle la femme traversée?

— le verbe est de chair —

la langue du corps

la langue lacère

la langue gémit

la langue crie

une langue singulière



nous, face à cette Genèse,

comme si la femme

entre mer et ciel, immobile,

de son bras de lumière

de son bras vertical

créait un nouvel alphabet

une vie qui naît d'entre les mots

un corps écriture

et nous à déchiffrer

à déplier un imaginaire

plein de contrastes

et une invasion de détails

éloigné de la droite route

samedi 15 juin 2024

Comme 2 12 juin 2024

Comme une jeune fille étendue sur une mer de bout du monde

dans sa main une lampe qui jette mille feux

l'autre main qui brandit un éventail

tour à tour fermé pointant le ciel

puis déployé

chaque lame d'opale décorée

terminée par une lame d'argent effilée

comme si une jeune fille étendue 

l'étendard de son corps dans l'eau pâle

comme une Jeanne d'Arc aquatique

épuisée

comme si l'horizon prenait source dans sa chevelure

dans la lumière des gouttes d'eau ceignant son front

puis comme si lassée d'espérer, d'indiquer, de combattre avec la nuit,

elle enflammait l'horizon le consumait  

pour accoucher du soleil

lundi 10 juin 2024

Comme 1 -2024 05-

Comme un drap ridé par des rêves agités,

les cauchemars

Comme une nappe froissée après un déjeuner sur l'herbe écourté par l'orage,

la déception

Comme les craquelures zébrées d'un ciel qui exagère

le déluge

Comme un costume de lin blanc à la fin de la nuit

l'élégant négligé

Comme les circonvolutions volcaniques d'un cerveau harcelé,

la migraine

Comme les plis ronds du ravin de Corboeuf

Comme les plis creux des stalactites crème

les grottes mystérieuses, le compas des gouttes qui creusent

Comme tout ce qui se ride, se plisse, se contracte, se froisse

Comme tout ce qui se tend, se détend, s'étale, s'épanouit

la colère qui fait pschitt, la joie qui se répand


jeudi 23 mai 2024

comme une étoffe qui se plisse

 


un tissu, un chiffon, un torchon, une nappe, un voile, une étoffe, une cotonnade, un lainage, un brocart, une toile, une soierie, un drap,une draperie, un rideau, une tenture, un tapis, un textile, une membrane, une chair

ridé, plissé, froissé, fripé, ondulé, gondolé, poché, sillonné, flétri, crispé, froncé, meurtri, chiffonné, contrarié, altéré, blessé, offensé, déchiré, humilié, tourmenté, tracassé, chagriné, remué

des rides, des creux, des flétrissures, des ondes, des plis, des replis, des pliures, des recoins, des fronces, des sillons, des raies, des ridules, des plissements, des entailles, des fentes, des craquelures, des crevasses, des fissures, des lézardes, des éraillures, des brèches, des fêlures, des gerçures, des déchirures

la mer, l'océan, le rivage,la plage, le sable, l'étendue, l'onde, le flot, la marine, la masse, l'espace, le flux, le reflux, les flots, la marée, le mascaret, l'estran, le mouvement, le bouillonnement, la convulsion, l'effervescence, l'ondulation, le va-et-vient, l'élan, le frisson, l'émoi, les vagues



comme une chair chiffonnée de rides

comme un corps sillonné d'entailles

comme une créature blessée

comme un esprit chagriné de déchirures



un va-et-vient d'émois



mercredi 22 mai 2024

As if / Like

 

 Le travail autour des klasmas des Vagues s'achève. Bientôt un livre, qui sait...

 Mais nous avons du mal à lâcher Virginia Woolf!

Alors finir l'année scolaire en restant encore un peu dans son écriture  avec tous ses as if ou like qui ont émaillé les interludes.

Se remettre à la traduction, parce qu'on sait bien qu'il y a quelque chose d'important qui se joue là, et qui remue l'écriture de chacun d'entre nous.

On refait une incursion dans l'interlude qui commence le livre et on se laisse emporter par le premier as if qui surgit

 as if a cloth had wrinkles in it

On récapitule toutes les traductions:

1/ comme si une étoffe avait des rides ( Michel Cusin)

2/ telle une nappe marquée de plis ( Cécile Wajsbrot)

3/ pareils aux craquelures d'une étoffe froissée ( Marguerite Yourcenar)

4/ ainsi qu'une étoffe qui se plisse (Solange)

5/ pareille aux plis d'une étoffe froissée ( Linette)

6/ comme si elle contenait un tissu plissé (Bipe)

7/ comme un drap qui se serait froissé ( Michelangelo)

 

Un grand silence règne et nous voilà en train d'écrire quelques fragments en écho !



vendredi 10 mai 2024

Exposition Marion Tivital à Dieulefit




 

A la galerie Arte Nostrum : Des tableaux de Marion Tivital qui m’ont beaucoup touchée par leur douceur, leur poésie, leur magie, tout de gris tendre, de bleus pâles, de pastels transparents. Comme un rêve qui se matérialise et qui ne sait pas encore exactement ce qu’il est, ce qu’il signifie, ni où il va ou d’où il vient, paysages, maisons nimbés de brouillard, où l’eau et le ciel brumeux sont omniprésents, sans personnage aucun, des silhouettes d’arbres, des maisons sans portes ni fenêtres, flottant presque au-dessus du sol.

Un monde vibrant où derrière la scène apparente affleure l’invisible, le mystère. Une peinture très minutieuse dont on perçoit à peine les coups de pinceaux.

 

Galerie Arte Nostrum Le Parol 1, Allée des Promenades 26220 Dieulefit

lundi 22 avril 2024

Transblog avec Jardin d'ombres du 22 avril 2024

" Le temps n'a point de rives"   Tableau de Marc Chagall 1939

 


 

                         Il ne sera pas donné crédit à ce leurre qu'est le temps linéaire

lundi 19 février 2024

INTERLUDE et interludes : Des nouvelles de l'atelier Février 2024

Pour ceux qui désespèrent de ne plus avoir de nos nouvelles, rassurez-vous. Nous nous activons en coulisses et redoublons d'activité afin de finaliser tous les fragments des interludes. Les contraintes plus ou moins nombreuses que nous nous sommes imposées individuellement sont scrutées à la loupe et aucun mot de trop ou de moins n'est toléré. C'est le bagne mais un brin de masochisme ne nuit pas, en tout cas nous prenons beaucoup de plaisir à terminer ce travail sur les  10 interludes qui ponctuent les Vagues De Virginia Woolf. Nous les avons tout d'abord traduits par fragments ou d'une seule traite lorsqu'ils étaient relativement courts! Nous espérons pouvoir publier le résultat avant l'été. 











samedi 23 décembre 2023

Joyeux Noël à vous toutes et tous

" Coeur :

organe

                central

                situé entre les deux

                poumons


Sur le lac, le vent saisit mes lèvres.

L'imperceptible pulsation du sang

mon souffle heurté, le ciel, la neige, l'ombre

avec la lumière se confondent.

Je ne reconnais rien du paysage

à l'intérieur de moi

 

je cherche le centre."

 

Hélène Dorion "Coeurs comme livre d'images" Edit Bruno Doucey 





Que ce Noël nous soit doux et paisible comme ce paysage de pleine lune

que nous approchions "le centre", au plus près, au plus loin

et toujours en recherche. en accord avec

chaque pulsation de notre coeur.

Je vous embrasse

vendredi 1 décembre 2023

Poésie québécoise : Hélène Dorion

 

Je découvre "Mes forêts" d'Hélène Dorion et plutôt que de vous envoyer un de ses poèmes, voici un lien qui vous permettra de l'entendre, dire ses poèmes, en entretien ... ; des vidéos ; des sites ; des porte-folios ; de quoi passer des heures en sa compagnie, de rêver de poésie, d'être embarqué(e)s pour supporter ces heures grises, le long hiver qui s'en vient.

https://lettres-lca.ac-mayotte.fr/IMG/pdf/dorion_helene_ressources_et_prolongements_pour_lire_mes_forets.pdf

 

 

                "Les forêts creusent parfois une clairière au-dedans de soi"
 

vendredi 24 novembre 2023

Coup de coeur : envie de partager

Ai commencé et bien avancé hier « Les livres prennent soin de nous, pour une bibliothérapie créative » de Régine Détambel.

 


 

 Le mouvement enveloppant de l’écriture et de la lecture est capable de nous arracher à nous-même et à nos souffrances (et bien sûr, je pense à la phrase de mon père à propos du dernier livre que je lui ai offert « Ca parle de moi » ? A ma réponse négative et mon air égaré, il a rajouté « Hé bien, ça ne m’intéresse pas » ; et aussi naturellement à notre atelier d’écriture aux Moyens du Bord, à mon besoin de venir me confier à un journal dès le matin, faute de paroles possibles et d’échanges avec d’autres personnes).

 Le livre, écrit-elle "permet d’élaborer un espace à soi, face à la passivité, la perte d’autonomie (vieillesse, handicap …), il a le pouvoir de favoriser la reconquête de soi du lecteur"

Mais pas n’importe quelle lecture, pas des thèses de médecine sur le pouvoir de la lecture ou ces livres de développement personnel qui fleurissent sur tous les rayons des librairies et des quais de gare, mais la littérature. Bref, elle recommande des livres qui permettent « d’entamer un dialogue identificatoire avec un alter ego, narrateur ou personnage ayant déjà éprouvé tel ou tel sentiment, et rendant compte utilement de ses réussites et de ses fêlures  … Le livre permet de rendre le monde intelligible, il dénoue les conflits psychiques : m’identifiant au personnage, je comprends que je ne suis pas seul dans cette situation. … Ainsi agit l’histoire de chaque soir, qui répare le psychisme des enfants et les prépare aux inévitables anicroches du lendemain. » 

 Mais il me faudrait recopier tout le bouquin. Il y a aussi les pages 59 et 60 Edit Actes Sud :

« Chacun de soi, ne devrait-il pas, au plus tôt, se consacrer à ce que Michel Foucault nommait « le souci de soi », sachant que « souci » et « soin » ont la même étymologie ? Pour Foucault, il faudrait consacrer chaque jour un temps à « la culture de soi ». A l’instar des philosophes stoïciens, il préconise de réserver, le soir ou la matin, quelques moments de recueillement, à l'examen de ce qu'on a à faire, à la mémorisation de certains principes utils, à l'examen de la journée écoulée. Sénèque, Epictète, Marc Aurèle ont tous 3 fait référence à ces moments qu’on doit consacrer à se tourner vers soi même ».


Pour cela mémoriser, recopier, relire pour s’approprier mieux encore. Vraiment un livre passionnant et qui me parle au coeur.


lundi 20 novembre 2023

XIX - DANS LA NUIT

L’abysse du silence
à la frange des vagues
la chevelure d’écume
sur traînée bleu de mer
lumière
du monde distillée sur le sable
perles de coquillages
souffles de la nuit
rester subjuguée
se recroqueviller à l’aube de la Vie
n’être plus que le Souffle
l’Ame du vent
par-delà les gouffres
par-delà les songes de l’eau

(Codicille en écho à ‘Les Vagues » de V.Woolf –interlude 10)

 

XVIII - VAGUES AU CORPS

La vague obscure
inclémente et mesquine
le long de ma colonne vertébrale
fourmillements
oblitération du mouvement
aliénation des sensations
porosité
entre l’acceptable
et l’insupportable
frontière de l’indicible
perception violente de la fuite du temps
cambriolage de la douceur de vivre
ressentiments à nu
étincelles d’un feu latent
sur avers de corps fatigué posé
sur le rebord du monde
relisant les minutes
aux minutes ajoutées
mon cri
la rage d’exister

(Codicille en écho à « Les Vagues » de V.Woolf –interlude 9-partie 2)  

jeudi 9 novembre 2023

à tue-tête

à tue-tête

les bruits de la brisure

les éclats de la dernière danse

celle dont on ne revient pas

le drame du dehors emmêlé à celui du dedans

dans une cadence non d’un andante

mais d’un allegro furioso

et quelles brisures recueillir sur le rivage

de quelles intenses pensées s’emparer

pour nourrir le flux de mots d’un va-et-vient de vagues

 

lundi 6 novembre 2023

Interlude 10 p. 256 Comme des vagues qui se brisent sur le rivage Vagues oiseaux soleil fragments

Comme des vagues qui se brisent sur le rivage

Le livre se referme en claquement de portes

Les personnages restent figés à tout jamais

On ne saura jamais le pourquoi du comment

Imprimés sur leur corps les divers monologues

Tous les fragments de vie aux embruns éclatés

Le soleil a décrit son demi-cercle jaune

Il est temps à présent de laisser les oiseaux

dans leurs nids sous les feuilles

les petits mammifères

Et cet instant sinistre qui hurle avec les loups

Et le coeur qui chancelle à s'arrêter de battre

et la mer qui s'écrase "toujours recommencée"


vagues oiseaux soleil fragments Interlude 10
à partir de la phrase "The waves broke on the shore"


vendredi 27 octobre 2023

Interlude 9.2 p.203 Derrière les traînées de silence fibreuses Ténèbres

 Derrière les traînées de silence fibreuses

     se déplacent les ténèbres furieuses

Au-dessus du lac de nos esprits fébriles

     s'abattent les ténèbres errantes

Sur le rebord figé du monde affolé

     Ruissellent les ténèbres de la folie des hommes

Dans les profondeurs filetées des jardins de l'automne

     Tourbillonnent les ténèbres de notre fragilité

Entre les frontières mesquines reliant les minutes aux heures

     Roulent les ténèbres fractionnées des barbaries fratricides

Avant le petit-déjeuner qui répare l'amour

     S'élèvent les ténèbres des rêves avortés

Au creux de la dévorante douceur

     Souffle le désir de ténèbres tyranniques

     Qui pénètrent, enveloppent, engloutissent

     Le sens secret des choses


Ténèbres interlude 9.2 à partir du mot darkness, répété 7 ou 8 fois dans ce fragment

ma traduction (partielle)

Comme s'il y avait des vagues de ténèbres dans l'air, les ténèbres se déplaçaient, enveloppant les maisons, les collines, les arbres. [...]. L'obscurité ruisselait dans les rues, tourbillonnait autour des silhouettes en les engloutissant, effaçant les coupes enlacés dans l'obscurité pluvieuse des ormes en plein feuillage d'été. L'obscurité roulait ses vagues le long des allées herbeuses et sur la peau ridée du gazon,enveloppant l'épineux solitaire et les coquilles d'escargots vides à son pied. S'élevant plus haut, l'obscurité soufflait le long des pentes dénudées des hautes terres et rencontrait les sommets de la montagne, là où la neige éternelle recouvre à jamais la roche dure, même lorsque les vallées sont pleines de ruisseaux et de feuilles de vigne jaunes, et que les jeunes filles, assises sur les vérandas, regardent la neige cachant leur visage avec leurs éventails. Elles aussi, l'obscurité les recouvre.

jeudi 26 octobre 2023

XVII - EXPRESSION NOCTURNE.



      La lumière embarquée
dans la fascinante configuration
de la tombée du jour
      Dépaysement cacophonique
      Ascendance du bleu
      Rouge en récitatif feutré
      Interception du gris
au faîte des grands arbres
      Dans le ciel
le Grand Chariot lumineux
      Tout près
les vagues endormies
leur silence bruyant
le ressac conscient de
l’espace conquis
      Explorateur des songes et
des failles humaines
      La nuit-mystère épouse de
la fabrique des rêves
      Refuge sensuel
      Clapotis sensoriel
      Mue renouvelée chaque soir
sur les galets d’impossibles adieux.

(Codicille en écho à « Les Vagues », V.Woolf ; interlude 9 – partie 1)