dimanche 31 octobre 2010

chute d'ange



dans l’eau du bain

un ange flotte

nuage

duvet écrasé

écume blanche

en surface

éventail

plumes éclatées

danse la mousse

entre les mèches

image arrêtée

sous les longs cils

le regard fixe


quel songe ?

quoi, derrière ?

sous le sourire ?

mon malaise ?

un accident ?

comment ?

en vol ?


fragments d’ailes

rompues

plumes éclaboussées

salies broyées aplaties

blanc gris rouge noirci

en bouillie réduites

incrustées dans la chaussée

déchaussé

chute

écrabouillage

en plein vol

au sol


sur l’asphalte sa trace




4 commentaires:

Lìn a dit…

Natô, la gravité de ton texte m'envoie des images en accéléré, flashs soudains du film "les ailes du désir", caméra parfois très lente, parfois rapide (en survol, au-dessus de Berlin), chaussée et murs, mais à la fin ce n'est plus le désir, ni le désespoir de la vie éternelle pour les anges et de la mort pour les humains, qui dominent, mais l'amour, avec grand A.

béatrice a dit…

on glisse en vrille, et les yeux aussi bien sûr épousent cette forme extérieure, symétrie entre les images et la manière dont tu les ressens.c'est comme si tu imprimais une troisième photo.
je suis contente que tu t'y sois attelée, tu es parvenue à exprimer joliment et fortement ce que tu voulais.

Ange-gabrielle a dit…

Quel beau tracé que ce texte en rémiges.
Quelle mousse légère que tous ces points d'interrogation.
Je me régale à en faire défiler le dessin.

Linette a dit…

Une écriture dépouillée mais remplie d'images, c'est léger, c'est lourd de sens, c'est d'une lecture aérienne.