dans l’eau du bain
un ange flotte
nuage
duvet écrasé
écume blanche
en surface
éventail
plumes éclatées
danse la mousse
entre les mèches
image arrêtée
sous les longs cils
le regard fixe
quel songe ?
quoi, derrière ?
sous le sourire ?
mon malaise ?
un accident ?
comment ?
en vol ?
fragments d’ailes
rompues
plumes éclaboussées
salies broyées aplaties
blanc gris rouge noirci
en bouillie réduites
incrustées dans la chaussée
déchaussé
chute
écrabouillage
en plein vol
au sol
sur l’asphalte sa trace
4 commentaires:
Natô, la gravité de ton texte m'envoie des images en accéléré, flashs soudains du film "les ailes du désir", caméra parfois très lente, parfois rapide (en survol, au-dessus de Berlin), chaussée et murs, mais à la fin ce n'est plus le désir, ni le désespoir de la vie éternelle pour les anges et de la mort pour les humains, qui dominent, mais l'amour, avec grand A.
on glisse en vrille, et les yeux aussi bien sûr épousent cette forme extérieure, symétrie entre les images et la manière dont tu les ressens.c'est comme si tu imprimais une troisième photo.
je suis contente que tu t'y sois attelée, tu es parvenue à exprimer joliment et fortement ce que tu voulais.
Quel beau tracé que ce texte en rémiges.
Quelle mousse légère que tous ces points d'interrogation.
Je me régale à en faire défiler le dessin.
Une écriture dépouillée mais remplie d'images, c'est léger, c'est lourd de sens, c'est d'une lecture aérienne.
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