à contre-sens des mots de l'atelier du 25/1 (http://alabrise.blogspot.com/2012/01/atelier-du-25-janvier.html) clin-d'oeil
Il marche en dedans, pas complexes, enjambant les pavés et les perles et les tissus abandonnés
tout près de lui, comme s'ils voulaient entrer en lui, laids, désuets
Il marche en dedans, retenant l'aigreur sourde dans la cacophonie des basiliques sans christ
Il marche à contre-temps comme l'aveugle du pont de la cité lié aux jambes par les cordes de sa natte
là tout près des pavés, des perles, des tissus qui lui font des croche-pieds
Il marche hors du temps hors de toute gare en ce temps suspendu sans ombre ni jardin
et le pont enjambe les siècles, les monts, lauze et air, au-dessus de la foule stagnante, du cimetière arménien, du cargo toscan, des villas coloniales
Il marche vers le bas, s'agenouillant et effaçant ses traces, silencieux et détrempé
Il marche près du vide, bras ouverts collés à des ailes invisibles
Il marche là où les courants gris gèlent la mémoire
il marche vers les tréfonds où les méduses retournent l'estomac en dedans, sans faim
Il marche sur un pont effacé, pont des milles essais, sans bruit, sans prière, sans émoi
sur le pont de Michel-Ange.
3 commentaires:
C'est de plus en plus beau ce que tu écris
"..lié aux jambes par les cordes de sa natte.."
quelle belle image !
eh eh... aurais-tu vu le clin d'oeil?
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