J'avais depuis longtemps rêvé d'elle
persuadée qu'une partie de mon histoire y était inscrite
qu'il y avait des poches partout
où il me suffirait d'introduire la main
pour en rapporter des bribes de chants d'enfance
des souvenirs refluant en vagues.
Aussitôt débarquée, des fenêtres du train aérien qui me conduit à l'est
le plus à l'est possible de cette immense ville, mon regard parcourt
ses rues comme des pages écrites d'un livre exhumé du fin fond d'un passé
qui me hante plus que je ne le connais : Alexanderplatz, Rosa Luxemburg
und Karl Liebknechtstrasse.
Elle répète son propre discours, me le tatoue sur la peau, le martèle dans mes veines
au rythme de mon sang.
La ville parle sur le tempo des roues du train
je la découvre ou je la reconnais ?
Elle m'imprègne et telle une éponge je m'en imbibe
J'ai toujours vécu ici.
Plus je m'enfonce en direction de Bernauerstrasse
et de ses murs lépreux
plus les fenêtres me parlent et m'attirent à elles.
Je sais déjà qu'ils ne me quitteront plus :
Les squatts aux façades peintes de slogans,
les petites tables métalliques dans la neige des trottoirs
la quasi-absence de circulation automobile dans les rues où maintenant règne
la nuit.
Sehnsucht, Heimweh, je suis prisonnière de tes toits.
Les mots en bleu ont été puisés dans « la boîte à mots »
1 commentaire:
on rêve d'elle en te lisant, on a des ailes...
Enregistrer un commentaire