En quelques centaines de mètres on passe d'un presque palais, équivoquement appelé "grande Beausseigne" -il me revient que je travaillais avec sa propriétaire, grande dame bien mal attifée, toujours frigorifiée, bien sûr que pour chauffer cette bâtisse ! il devait falloir en jeter des sous par les courants d'air - à l'ancien entrepôt Tadduni -je croyais que c'était un pseudo !-, tagué, brûlé, ouvert aux vents colorés des défricheurs de ruines. C'est dimanche, la promenade de l'après repas, si copieux, si bien mitonné. Le ciel est sans amertume, la lumière sans faux-col, et plus je regarde et plus tout m'émerveille, encadré dans le viseur de l'appareil photo. On partage. on se regroupe, on se gêne, on se disperse, on se fait des grimaces, on s'immortalise. On fait des récoltes, il en sortira des mille feuilles et des salades. Le noeud, ce sont ces voûtes. On pourrait se croire dans un tuyau d'évacuation, à un coude sous le lavabo. C'est crade pareil, et ça débouche. Pas loin des 2 "maisons sans escaliers". Plus loin, on fait école buissonnière, on dévie ; on téléphone d'une oreille, on photographie d'un oeil, on avance des 2 jambes, on grimpe à califourchon, sans peur d'abimer les vêtements. Comme des enfants dans leur terrain de jeux secret, sans les parents pour surveiller. Sans transition, on passe de la marge à la civilisation, c'est le quai de la gare, les passagers en attente de train rare. Nous, nous sommes toujours de l'autre côté de la barrière, du bas-côté, entre voies abandonnées se perdant dans les herbes sèches, et maisons en contrebas qui jouent aux Cyclades avec leurs volets peints en bleu, les messages secrets excluant les néophytes, tout est peint et repeint, même l'herbe.
Sur l'ange de l'itinéraire, il y a une capuche, c'est le nom de la rose.
à suivre
3 commentaires:
Merveille, ce texte. Ca tombe bien, je n'avais plus rien à écrire, il me reste pourtant le retour
Il va falloir multiplier ces balades à plusieurs pour réenchanter les différents itinéraires
oh oui... et passer encore sous les grillages, les barrières, sur les rails interdits
j'ai envie de me joindre à vous
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