échange fictif entre Cl. (Claire sans doute) et P. (sans doute un Paul ou un Pierre) intégrant les mots envoyés par des personnes de mon carnet d'adresse auxquelles j'avais proposé d'écrire sur le corps des hommes ou le corps des femmes (jeunes, âgés, enfants, amants, maîtresses, qu'importe la "nature" du corps scripturaire); le texte se tricote donc avec leurs mots et parfois avec plusieurs lignes d'un-e même correspondant-e.
Les lettres, se résumant parfois à un petit bout de papier griffonné, étaient rassemblées avec soin, sans date, cousues avec un fil de coton à la façon nippone. Une correspondance conservée par une femme, duo de chorégraphes scripturaires. A Chacun ses cachettes.
Chère Madame, Le matin quand nous allumons nos cuisines, le soir quand nous fermons les volets, parfois, je vous aperçois. N’ayez crainte. Cette lettre est certainement des plus maladroites. Je ne sais pourquoi je l’écris et la dépose dans votre boîte aux lettres. (...) Bouteille à la mer. Un mot abandonné dans une enveloppe. Qu’est-ce que je vous veux ? Un frôlement d’ombres, sans arrière-pensée. Je nourris seulement le désir d’une correspondance anonyme avec une inconnue, à corps défendus, à corps devinés...
Monsieur. Je ne suis pas d’une nature méfiante, j’aime quand un grain de sable enroue le quotidien, quand le mécanisme des habitudes s’enrhume. (...)
(...) Pourriez-vous m’initier, pudiquement, à la vie d’une femme, ses sensations, ses habitudes et son sens pratique, ces questions vous paraissent-elles inopportunes ? Confuses ? Scabreuses ? Qu’est-ce vivre un corps de femme, de fille, de mère, de grand-mère ? Comment naît la parole féminine au-delà des masques discursifs ? Votre ombre derrière les rideaux me rappelle ce tracas, suis-je fou ? A la recherche d’un souvenir enfoui, caché. Enfans.
(pour ne pas saturer le blog, 8 pages, la suite se trouve sur le lien suivant ou en cliquant sur le titre : http://www.scribd.com/doc/79097397)
2 commentaires:
merci d'avoir écrit "correspondances"
Je ne suis pas parvenue à écrire un commentaire sur le site, j'ai beaucoup aimé la lecture de ton texte (de ce que tu es parvenue à tisser avec le fatras que tu as reçu), l'histoire de cette correspondance que tu as construite.Tu as écrit un texte poétique, plein de mystères, avec des idées -somme toute assez clichées- que tu as recueillies. Beau travail
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