Noir / Blanc Clair / Sombre
Noirs vêtements mettant en valeur
Par contraste, les chairs blêmes.
Martèlement des pas du coureur effectuant un grand cercle
Sur un rythme identique pendant 80 minutes.
Longues chevelures des danseurs
Entrant progressivement en scène
Et marchant sans relâche sur un rythme inégal
Selon une chorégraphie dont l'évolution
Est à peine perceptible.
Danse rituelle sur la forme primitive de la ronde,
Le désordre apparent de la déambulation de chacun heurte
L'ordre de l'ensemble, dans une mise en espace collective
Dont les codes nous échappent.
Chacun pour soi (individu) et tous ensemble (collectif).
Ni pathos, ni émotion.
Vêtements semblables et tous différents.
Nous sommes spectateurs au vrai sens du terme.
Peu à peu, au rythme de la sortie des danseurs
Nous sommes invités à rejoindre le cercle,
Ils nous ont fait de la place.
Nous pouvons entrer dans la danse.
Temps - Corps - Durée
Courir avec le temps, dans le temps,
Non, contre le temps, pour les performances.
Peu à peu, le vieillissement apparaît
En ôtant des couches successives,
Comme si prendre de l'âge, c'était abandonner
A chaque étape une peau,
Muer.
Cheveux, vêtements disparaissent.
Les gestes s'ouvrent en grands vols
En couple, en groupes qui se diluent, se recomposent autrement.
Marche dans le temps, avec le temps
Sauts, bonds, naissance à autre chose.
Enfin, les corps sveltes aux chairs défraîchies
Dans toute leur nudité dérangeante et
Admirable parce qu'assumée.
Tous sont un / chacun est tous.
Course en avant vers une transformation.
Communauté qui se relaie.
... Mystère du début.
Qu'est-ce ? Théâtre ? Danse ?
Où va-t-on ? ...
Le mystère, peu à peu s'éclaircit.
Longtemps, longtemps portés, par le rythme
Le martèlement des pas,
Pour entrer dans la danse avec eux
Pour nous aussi être dans le collectif
Etre dans le temps et non plus contre
Pour accepter le temps, le corps vieilli
Accepter tous les autres
S'accepter soi-même
Accompagné par la musique et la mise en espace.
Chorégraphie : T. Thieû Niang et J.P. Moulères, 25 danseurs amateurs âgés de 60 à 80 ans, avec Patrice Chereau, acteur-lecteur d'extraits de "Cahiers" de Vaslav Nijinski, Musique : "Le sacre du printemps" d'Igor Stravinski, direction P. Boulez - 29/09/2012
1 commentaire:
je trouve géniale la façon dont tu mets en mots ce que nous avons ressenti face "au printemps" !
(tu devrais faire parvenir ton texte au deux chorégraphes)
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