Il
a de longues moustaches blanches cirées aux pointes. Les longues
blanches pointes cirent et tirent les pistaches. Taches de cire
blanche coulent sur les pointes de la nappe. Les taches nappent de
longues traces blanches ses moustaches tirées. Les longues pointes
piquent et tirent la nappe qui choit sur le tapis tissé de poils de
moustache. Des poils de moustache que j'ai tirés, j'ai brodé ton
nom sur le mouchoir blanc. Blanc le lin, marqué de taches de mousse,
longues traînées dégoûtantes et cirées comme des chaussures
usées. J'arrache les pointes de ses moustaches qui me piquent quand
je l'embrasse. Me reste de longs poils dans les paumes, poils blancs,
longs lichens gluants. Il faut arracher pour embrasser, embrasser
pour arracher. Il faut, il faut, il faux, faux-semblant, faussaire et
fausse note en plein milieu de la figure. Alors fixer les pointes
avec deux clous, deux clous au mur. Le visage figé, la figure ne
peut plus bouger, couper, couper la moustache qui ne tient plus rien,
le bonhomme chute. La longue silhouette maigre s'affale, marionnette
désarticulée. Reste la moustache au mur, deux arcs blancs poilus,
velus. Une accolade comme deux bras tendus. Accolée au mur se
glisser de droite, de gauche, se laisser caresser le cou, gigoter,
picoter. Pousser de petits cris, crisser comme un grillon ou une
cigale. Enfin, lassée, se les enrouler autour du cou et tomber à
genou. Long, longtemps. Blanc.
1 commentaire:
Poil aux mains ! ah j'aime ! Je suis FOU du chocolat blanc !
Enregistrer un commentaire