Je mettrai des jacinthes blanches
à ma fenêtre, dans l'eau claire
qui paraîtra bleue dans le verre .
Je mettrai sur ta gorge blanche
et luisante comme un caillou
du ruisseau, des boules de houx,
Je mettrai sur la pauvre tête
du malheureux chien tout rogneux
qui a des taches dans les yeux
la plus douce de mes caresses,
pour qu'il s'en aille grelottant
un tout petit peu plus content.
Je mettrai ma main dans la tienne,
et tu me conduiras dans l'ombre
où tournent le feuilles d'automne,
jusqu'au sable de la fontaine
que la pluie si douce a troué,
où se détrempe le vieux pré.
….........................................
…..................... la pluie fine
ma pensée douce comme la bruine.
Je mettrai sur l'agneau qui bêle
une branche de lierre amer
qui est noir parce qu'il est vert.
Francis Jammes « De l'angélus de l'aube à l'angélus du soir » nrf Poésie / Gallimard p 90
J'apprends ce matin, la nouvelle du décès de Henri Merle qui a écrit quelques années dans cet atelier. J'ai souvent pensé à lui en relisant ces poèmes. Ce sont les bons côtés d'un déménagement : émergent des livres non ouverts depuis des années et qui vous happent. Celui-ci en est un dont j'ai eu envie de lui / de vous / offrir un fragment.
2 commentaires:
Merci l’ange, une pensée pour Henri, les moments poétiques partagés et son écriture échevelée.
Que cette douceur l'accompagne dans son long voyage.
Enregistrer un commentaire