"Les rois ne touchent pas aux portes.
Ils ne connaissent pas ce bonheur :pousser devant soi avec douceur ou rudesse l'un de ces grands panneaux familiers, se retourner vers lui pour le remettre en place, --- tenir dans ses bras une porte.
--- Le bonheur d'empoigner au ventre par son noeud de porcelaine l'un de ces hauts obstacles d'une pièce ; ce corps à corps rapide par lequel un instant la marche retenue, l'oeil s'ouvre et le corps tout entier s'accommode à son nouvel appartement.
D'une main amicale il la retient encore, avant de la repousser décidément et de s'enclore, --- ce dont le déclic du ressort puissant mais bien huilé agréablement l'assure."
Francis Ponge "Le parti pris des choses" nrf Poésie/Gallimard p 44
Après les affres du déménagement, en voici les fruits, les joies goûtés aux coin du feu de bois. Ces livres exhumés d'étagères empoussiérées, restés fermés 20-30 ans et que je relis avec délectation.
Certes, j'arrive un peu tard pour les portes mais on dira comme ça : "Ange arrive en retard cette année"
3 commentaires:
"Tenir une porte dans ses bras..." Je visualise... et j'aime l'image... un corps à corps tendre ou... rugueux mais un corps à corps. Ton retard exhume de belles choses. Alors continue...
Pas de retard c'est intemporel et il s'agit aussi de faire autant de portes que d'autres choses.
l'intemporalité de l'écriture et de la lecture comme un cadeau...
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