mercredi 23 mars 2022

à bout de bras

à

bout de

bras du bout

des doigts les fils

tirés du jour aux rais

d’un soleil dont la terre

tressaille sans murmures

un monde suspendu de la peau

de draps frais aux ombres de miroir

qui scintillent quand un ici respire puis

expire un ailleurs – et la pulpe des doigts

irriguée d’un sang de solitude épaisse s’agite

et se répand se dilue et se perd jusqu’à refaire

ce qui serait le monde ou le commencement d’un

autre – celui dont chacun rêve et qui se crée avec des

mots des mots écrits à l’encre rouge en lettres capitales

avec des pleins et des déliés pour donner bonne mesure et

échancrer les reliefs et les creux toutes les splendeurs décrues

 

Le tableau qui a servi d'ouverture est celui de   Caspar David Friedrich : Femme dans le soleil du matin/ huile sur toile/ Essen ( 22x30) 

Les contraintes d'écriture sont les mêmes que pour les fragments écrits à partir de Bosch.



 

1 commentaire:

Ange-gabrielle a dit…

"Quand un ici respire puis expire un ailleurs ..." ton texte exprime bien l'immensité (l'éternité ?) de cet entre-deux, entre cette inspir & cet expir.
Heureuse de lire ce que t'inspire ce tableau qui est "toi" depuis tant d'années sur ton blog