Le monde gronde sous l'uniforme nauséabond qu'ils réandossent chaque matin. Les plaies béantes de leurs vies s'entrechoquent et recouvrent leurs corps torsadés d 'un magma verdâtre plissé des strates de la détresse. Du rempart impénétrable des murs s'échappent les lichens souffreteux correspondance factice avec leur peau tannée des longues enjambées dans la nuit et le temps. Un pas un autre pas sans savoir le pourquoi surtout taire le comment. Les dimensions du pied l'écartement des jambes n'ont pas de place ils mesurent le vide. L'abysse des regards plaide l'incompréhension dans l'ombre de la ronde. Morne illusion d'une rotation de la Terre qui ne les connaît plus.
( Vincent Van Gogh La Ronde des prisonniers 1890)
d'après Gustave Doré Huile sur toile 80x64
Musée Pouchkine, Moscou.
2 commentaires:
Quel beau texte !
résonance !! touchante, inquiète, avec le réel actuel !!!
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