Nouvelle séance dans nos
errances cartographiques. Quatre auteurs nous accompagnent avant
d'aborder l'écriture:
1/Anne
Savelli / Celle ou
celui qui voudrait partir”(Livre collectif:
Une ville au loin)
Alors
viens et regarde : le carnet dont je te parle, c’est un beau
cahier bleu légèrement pailleté, à feuilles nuancées, de
couleurs différentes. Sur la couverture est écrit Une
intuition dans la matière.
Si tu sens que cette phrase t’attire, même à n’y rien
comprendre, même à ne savoir quoi en dire, ouvre, tourne la page.
Allez viens.
2/ Sylvain Tesson: Sur
les chemins noirs
Le
col de Tende marquait un ensellement de la ligne de crête du
Mercantour. Il séparait l’Italie de la France. J’avais décidé
de commencer là, dans le coin sud-est du pays, et de rejoindre le
nord du Cotentin. Les Russes, par tradition, avant de partir en
voyage, s’asseyent quelques secondes sur une chaise, une malle,sur
la première pierre venue. Ils font le vide en eux, pensent à ceux
qu’ils quittent, s’inquiètent de savoir s’ils ont fermé le
gaz, caché le cadavre–que sais-je encore ? Je m’assis donc,
manière russkoff, le dos contre un oratoire de bois où une Vierge
méditait devant le paysage d’Italie. Soudain je me levai et je
partis.
3/ Pierre Cendors:
L’invisible dehors ( Carnet islandais d’un voyage intérieur)
Au
printemps 2011, je suis parti en Islande . J'ignorais ce qui
m'attendait là-bas. Comme Martin Buber, je pourrais écrire
aujourd'hui: Tous
les voyages ont des destinations secrètes dont le voyageur n'a pas
conscience.
Car, dès mon premier regard par le hublot de l'avion, j'ai été
tout à coup emporté...ailleurs.
C'est là, durant un mois,
que j'ai marché, vécu et écrit les pages de ce carnet: dans une
région islandaise de l'ailleurs, au nord-ouest de l'ailleurs,
là-haut, dans l'invisible dehors, à la frontière boréale de
l'esprit.
4/
Stevenson: Voyage avec un âne dans les Cévennes
Le
commerçant s'intéressa beaucoup à mon voyage. Il pensait dangereux
de dormir en rase campagne.
— Il y a des loups, dit-il. Et puis, on sait que vous êtes anglais. Les Anglais ont toujours bourse bien garnie. Il pourrait fort bien venir à l'idée de quelqu'un de vous faire un mauvais parti pendant la nuit
Je lui répondis que je n'avais point peur de tels accidents et que, en tout cas, j'estimais peu sage de s'attarder à ces craintes et d'attacher de l'importance à de menus risques dans l'organisation de la vie.
— Il y a des loups, dit-il. Et puis, on sait que vous êtes anglais. Les Anglais ont toujours bourse bien garnie. Il pourrait fort bien venir à l'idée de quelqu'un de vous faire un mauvais parti pendant la nuit
Je lui répondis que je n'avais point peur de tels accidents et que, en tout cas, j'estimais peu sage de s'attarder à ces craintes et d'attacher de l'importance à de menus risques dans l'organisation de la vie.
Proposition d'écriture:
Un
voyageur, muni de votre carte, pénètre sur ce territoire et écrit
des pages de journal ( au moins 4 jours différents et bien plus si vous sentez que l'inspiration vous habite...!) notant ses motivations, ce qu’il découvre,
ses pensées face à un lieu inconnu, ses rencontres. Cela se passe
dans la période choisie la dernière fois , ou dans les années qui
suivent ou précèdent.
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