lundi 24 janvier 2011

fausse nature vraie morte



Petite astrée bien aimée, depuis longtemps perdue de vue, à jamais perdue de vie, c'est la nuit, c'est la nuit, éteinte sans une étreinte, laissant deux jolies étoiles passablement inconnues, la grande ourse a perdu sa queue, je ne sais pas pourquoi parfois j'ai froid, et puis tu me chatouilles l'épaule, je regarde en l'air et te vois me faisant les yeux doux comme deux lampions. Il faut des mois pour se rappeler des morts qu'on ne côtoyait plus de leur vivant, comme si l'infusion lente prenait plus de temps pour arriver au coeur. C'est alors qu'on gomme une partie de nous-mêmes, qu'on l'empaille, qu'on range comme dans un herbier cette fleur qui ne sera plus là au prochain printemps.

6 commentaires:

Ange-gabrielle a dit…

Ta dernière phrase résonne très fort en moi. Par moments, je me demande s'il restera quelque chose de moi au printemps.
Je retrouve ton écriture et le coeur qui bat à fleur de peau.
La photo est superbe

Lin a dit…

il/elle lit ce message comme les autres que tu as écris sur le blog et ailleurs, alors des fois il te relis, il met des accents, te souffle des mots quand tu cherches, par dessus ton épaule : c'est ça la chatouille et le froid parfois que tu perçois. Yeux fermés, écoute ce petit ssssss.... momomommo... .

Laura- Solange a dit…

Ce texte fait écho avec beaucoup de tendresse...Ne parlons pas de la photo qui est ...sans mots!

Michelangelo a dit…

Je "résonne" avec l'Ange-Gabrielle, en "écho" avec Laura et salue ceux "qu'on ne côtoyait plus de leur vivant" qui surgissent à l'évocation. Ils revivent un instant (cf. P.Michon), le temps de leur dire adieu.

La forme, photo comprise, me laisse sans voix.

Marie, Pierre a dit…

Excusez-moi d'écrire un commentaire sur mon propre texte, mais quand même, Inconscient, quand tu nous tiens ! Avec les photos de Valérie pleines de pleine Lune j'ai repensé à mon amie qu'on surnommait Lune, et que j'appelais parfois mon petit astre, elle était du signe de la Vierge, comme moi, mais encore plus folle. Elle est morte l'année dernière, suivie par sa mère, le jour même de son enterrement. Lorsque j'ai écrit "astrée", c'était en résonance avec astre bien sûr, mais je ne savais pas ce que ça voulait dire, j'ai vérifié sur Wikipedia parce que décidément, la coccinelle me chatouillait : "Dans la mythologie grecque, Astrée ou Astrapé (en grec ancien Ἀστράια / Astráia, « la fille-étoile » ou Ἀστραπή / Astrapế, « l'éclair ») est la fille de Zeus et Thémis (ou d'Astréos et d'Éos selon les versions). Elle et sa mère sont la personnification de la Justice. Astrée est la dernière des immortelles à vivre parmi les humains durant l'Âge d'Or. Quand l'humanité est devenue corrompue à l'Âge du fer[1], elle quitta la Terre et Zeus la plaça dans le Ciel sous la forme de la constellation de la Vierge, tandis que la Balance de la Justice (son principal attribut) devint la constellation de la Balance." Les coccinelles quand elles hibernent, se transforment en étoiles, c'est la meilleure ! La grande Ourse a perdu sa queue, mais la constellation de la Vierge brille d'un plus grand éclat, merci à Lune et à l'autre étoile(s)

Linette a dit…

C' est le coeur et la gorge serrés que j'embrasse tes mots puisque tu es loin aujourd'hui. L'inflexion de ta voix berce tes images...fortes.