une fillette —
comme une petite fille d’avant
avec des socquettes blanches
et des souliers vernis —
elle joue sur une marelle
tracée à la craie bleue
elle lance sa petite pierre
vers le large du 1
elle saute sur les cases
2 / 3 / 4 et 5 / 6 / 7 et 8
à cloche-pied à cloche rêve
elle se retourne
fait le chemin en sens inverse
ramasse la petite pierre
de la parole perdue
en silence sourit
car elle espère le ciel
elle est seule
sur son arc en ciel
et dans sa tête
un froissé de silence
Suppose
un garçon —
comme un petit garçon d’avant
avec sa casquette de travers
et ses chaussures de liberté —
il parle sans arrêt
il dit n’importe quoi
des histoires à dormir debout
des devinettes sans queue ni tête
des discours d’infini
des poèmes de ciel
des charades d’enfer
des contes d’elfes amoureux
de princesses immaculées
il parle dans sa voix
époustouflée de bleu
il embrasse le vent
de tous les rêves
il jette des paillettes de mots
personne ne l’écoute
et sur son visage
une bouche d’étincelles
— Suppose la
fillette
aux oreilles de
silence —
— suppose le garçon
à la bouche
d’étincelles —
leurs ailes
invisibles
caressent les
étoiles
main dans la main
ils cheminent
à pied de
clochettes
vers l’immensité
des lointains
jusqu’au bord
de l’horizon qui
dort
le silence d’elle
résonnant dans sa
voix à lui
sa voix à lui
heurtant son silence
à elle
ce sont là des
histoires
que nous devons
conter
pour respirer
large et beau
une rêverie
bleue
élargit les
barreaux
2 commentaires:
Maintenant que je peux me connecter. Tout est en résonnance tout simplement très beau.
Ton texte a été joliment lu et tu as été très applaudie !
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