Dans le tissu enchevêtré du monde, dans sa chaleur clouée de cendre close, dans son vrombissement d’insecte ivre de bleu touffu, le doux mica infime brûlé des pierres est le point d’axe où le déportement vacillant des lignes enferme un univers de formes recluses, figures d’Apollyon les insectes aux formes de coquilles sourdes grincent de leurs élytres de fer, bêtes imperceptibles proférant des souhaits incrédules, leurs mains de poussière et de sueur battent leurs flancs de généalogies plantureuses, les cylindres de bois de leurs armes de pierre tournent des prières aphrodisiaques insensées, poussées par la force brûlante d’un khamsin changeant, des lettres d’or s’envolent, déconstruisant les phrases d’une théologie secrète dont le dit glisse insensiblement de l’hermétique à l’abscons, de l’ésotérique à l’abstrus, les restes brisés pendent au dessus du vide, au bord des lèvres, ils chutent dans l’entonnoir noir-luisant de l’incompréhension, plus loin, plus bas, ils jonchent un chemin balisé de ronces rases, limaille crissant sous le pas incertain d’un troupeau en marche d’êtres aveugles et sourds et qui dort.
4 commentaires:
Je suis sans voix, sans mots, sans... Le choix des "assemblances" est superbe!!!
Moi itou ! Si cet exercice pouvait libérer nos plumes et les rendre aussi riches et poétiques
Sans voix moi aussi...oserais-je espérer une troisième méditation... ( je sais , j'abuse!!!)
on ne pourrait pas glisser une aiguille entre les mots, on se croirait devant une construction Inca, au bord de Machu Picchu. Grandiose et envolant.
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