Dans
le battement d’une attente, sous le vent ou la lampe, se trame ce
goût de caduc à errer dans les marges avides d’un jadis qui
s’extrait des friches, des doutes incessants de l’encre et de ses
ratures , d’un passé convoqué aux hasards de courants, des petits
à coups sur les flancs de la feuille. À ras de souffle, les ombres
s’allongent dans la contemplation de leur silence et soulèvent des
averses de riens sacrés, grain à grain desquamés, dans
l’égarement, jusqu’au blanc. Des visages, entre matière et
forme, souillés des débris du néant naissent à nouveau dans le
flou, délabrés mais rendus à eux-mêmes. Oui, faire naître à
nouveau par frottements de ces houles, faire revenir des revenants,
dévoiler les frôlements d’ailes d’une langue à petites lèvres,
faire flou en un hors d’encre, déborder de l’informe, du
précaire, du brouillon de l’œil puis faire la mise au point face
au vide qui arrive comme l’éclair, à la limite du cri, source
secrète d’une joie dissonante.
2 commentaires:
C'est fabuleux l'écriture, comment avec et à partir des mots des autres, on retombe sur nos thèmes, nos obsessions.
On a tellement envie de la suivre cette "Méditation floue"!
Enregistrer un commentaire