Un bassin
alimenté par une source
d'eau pure.
Jour et nuit
son chuchotis me berce.
Je ne peux l'oublier
seulement écouter
ou rêver
mais loin
longtemps.
Avec l'eau, son chant
la mémoire garde
toujours
les lieux, perdus
ou pas.
Là-bas, au point central
de la cour
le point d'eau
celui qui reflète
les nuages,
le grand sapin sombre ;
celui qui chante
matin et soir,
attire l'oeil
de ses reflets
retient le coeur
une vie durant.
Il y a les bêtes
qui viennent y boire
le soir,
Le grand-père qui se lave
le matin,
Et elle qui lave
le linge.
On est seule à vieillir
seule à s'être égarée
loin
du bassin.
Le point d'O
retient tous les regards
l'enfant s'y perd
s'y mire, y voit
la lune et les étoiles
la vue troublée
d'avoir tant fixé
sa surface.
Deux poissons rouges
y tracent des courbes
est-ce vraiment important
?
Pays à jamais perdu
rappelé par tout eau
vive.
Souvenir étrange
ni gai ni triste
nostalgique
d'un lieu dont on croit
qu'il a disparu
à jamais.
La mémoire prouve
qu'il n'est tapi
nulle part,
qu'il n'est ni oublié
ni perdu
mais en lieu sûr
dans un non-lieu
que les mots ravivent
et que les méandres
de la carte ont
ressuscité.
Ici-là-bas, c'est où ?
Aujourd'hui-jadis
c'est quand ?
Au bout, dans les mots
c'est toujours là.
2 commentaires:
" C'est où? C'est quand? Au bout dans les mots, c'est toujours là" Le point d'O est revisité.
"Au bout, dans les mots
c'est toujours là." Tout est dit!
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