Il glane à l'horizon de la nuit
butinant la mort fraîche
ce miel torchis d'ocre
suaire d'ombres perplexes.
Inoffensif dans sa nuit
Si frêle luciole
Si troublante, si jubilatoire
il a hâte d'arriver
ou de finir
on ne sait quoi.
La nuit dure
dans les arbres et le vent
il vole,
il est à ses mystères
il est un mur de roses
soutenant la nuit et ses
mystères.
Inoffensif dans sa nuit
il va.
Tout est beau dans une
langue à naître.
Le rouge rond des soleils
tombés
l'étonne toujours
et le berce.
Son étonnement
juste clos sur un nom :
« Luciole »,
il vole sur des couleurs
rêvées,
sur de simples paroles
Si petit, si troublant, si
frêle.
Son étonnement est plein
de forces
malgré les coutures des
ans,
malgré les multiples
brûlures,
Si être, c'est courir
dans la combe, il est , il va,
dans le jeune blé,
d'errements en chutes,
il se relève longtemps,
toujours
Sans hâte
si petit, si troublant.
Laconique,
merveilleusement debout,
lourd de moissons secrètes
éternisées
il attend une main
nue, très blanche
qui chasserait tous ces
visages
de sa mémoire
immémoriale,
les disperserait
à la surface de l'eau.
Si être c'est
« roucouler »
jusqu'à midi
dans le suaire cassant
d'une chaleur inouïe
devant laquelle les bleus
s'écartent
et les vocables se
ruinent,
bras ouvert
il est,
élément d'un futur
sans fin monnayant son
oracle
telle une bête
intraitable.
Un pourquoi s'élève
de sa voix dans les
arbres,
si troublante
si petite.
Dans ma paume,
la table est dressée
si troublante se fait la
nuit.
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