La forêt lourde de sens. J'erre entre les fûts à l'écho suffocant. En moi leur inapparence brodée de pigments roux léchés à la brosse courbe les cheveux si fins dénoués au vent pour laisser un travail quasi invisible à l'œil nu. Les troncs revêches ploient sous le faix d'une lumière qui s'écaille. Ma joue de plume contre leur trait croit en leur âme en sommeil cheminement scrupuleux vers la vie.
Au jeu des couleurs les gris-bleus transfèrent en taches brunes et vertes mon œil se veut atteint de cécité parfois et accepte l'idée des fissures des cassures dans les tonalités opaques qui se moquent des dégradés et affrontent le temps en buvant le lait des jours et des nuits et se nourrissent au sein de la lune.
Quand le vent courbe les têtes et essaime les graminées il me plaît de porter haut le regard contempler leur océan jusqu'à l'usure jusqu'à ce que les ombres embrassent le rouge de leur horizon calme l'incendie de leur orage et m'habitue à la solitude du soir invisible mais tellement présente dans les spirales de mon carnet intérieur là où tombent les mots tout étonnés de dire.
Un cerf brame parole éphémère monotone dans la nuit essoufflée. Sur les bords inexplicites de son cri j'entre à tâtons j'erre au-milieu de l'épure qui monte à travers les grands arbres. Ma langue sèche apprivoise ma bouche. Une éclaircie dans mon crépuscule Non Je me libère Un râle doux et primitif sort de ma gorge en feu.
4 commentaires:
J'adore "ce carnet intérieur où tombent les mots tout étonnés de dire", c'est bien ce qui se passe
... et aussi "ma joue de plume ... et ses cheveux si fins léchés à la brosse courbe"
Suis sous le charme!
je sais pas encore quoi dire, mais je reviendrai quand j'aurai repris mon souffle, ENGOULEVENT
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