Sans bruit, dans un sous-bois, à la
surface des mousses, lourdes des rêveries inutiles qui entaillent
les mémoires, l’errance, forme d’une psalmodie, à défaut de
prière, remue les tessons d’échardes dans les chairs, qu’un
ciel d’hiver avive. Avec trois mots serrés dans la paume, les
pierres nichées au coin des lèvres, se délestent de leur résonance
et tombent à l’écart des corps.
Sans contrainte, dans les replis des
décombres, on remue ce qui, dans les vies vitreuses du dedans,
détrempe d’une graphie humide et au goût de terre, les souvenirs
constellés de vertiges, où l’on retrouve sur les visages, les
stigmates de l’imaginaire. Avec des inclusions, copeaux flottés
d’une échappée chétive, que le regard à l’affût glisse et
ordonne attendant le retour des voix.
Sans face à face, dans l’éphémère
et le fortuit des oscillations de la marche, s’opèrent, par de
très légers petits chaos, les mutilations aléatoires et
nécessaires naviguant sur le hors-champ de la montée des eaux,
démembrées de leurs puissances incessantes. Avec avidité et
vigueur, le vent remue jusqu’aux confins de l’intouché, au
dedans au dehors, et emporte au plus sombre du souffle.
Sans fin, dans le flou des
imaginaires, migrent les pailles, trésors, osselets, masques d’un
monde malmené par les courants de boue que les berges ne parviennent
plus à contenir, vibrent les cris ou les prières qui hantent encore
quelques nuits couturées aux angles. Avec patience, on trie les
traces qui s’amenuisent, fuyant vers les limites que les échos ne
peuvent plus renvoyer.
2 commentaires:
que n'ussèje des oreilles à la place des yeux !
"Avec trois mots serrés dans la paume" avec ton second paragraphe, c'est tout toi ça
Les 2 photos de tes textes sont vraiment sublimes
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