Elle est hantée par le vent qui la
traverse .
Elle laisse l’ œil errer à la
surface .
Elle offre au doigt sa peau à
déchiffrer .
Elle immerge le lecteur sous des
arches de temps.
Elle creuse les recoins de flaques
d’ombres.
Elle conjugue les silences abandonnés
sur les bas-côtés
Elle
terre ses secrets.
Elle colore de rêveries les plaines
d’un vert vif .
Elle charpente de vertèbres brunes
les monts et les sommets.
Elle ajuste l’œil à l’abime.
Elle noie quelque chagrin dans une
lumière bleutée.
Elle s’échoue sans façon sur les
plages d’un jour .
Elle esquisse des formes où
s’effilent des arbres.
Elle
terre ses secrets.
Elle funambule sur le fil des
émotions.
Elle plonge dans un infini improbable.
Elle prend langue dans les lieux-dits
Elle délivre la grammaire d’un
devenir.
Elle déploie un éventail d’ailleurs
où se perdre.
Elle délimite la frontière des
regrets.
Elle
terre ses secrets.
Elle emmêle les voix du passé.
Elle plie, elle déplie, elle replie.
Elle pleut au plus ras.
Elle fuit aux essentiels.
Elle donne à triturer des tessons de
terre.
Elle laisse la suie au creux de
l’écriture.
Elle
sourit au ricochet du poème.
5 commentaires:
les secrets bien enterrés refleuriront sans doute un jour, par petites touffes, arrosés par les sourires des ricochets. On verra bien..
Quelle belle idée !
Beau choix du verbe terrer: à priori c'est cacher, voire enterrer, surtout avec secret (chapeau pour l'homophonie avec taire).
En creusant un peu le sens, c'est de circonstance, terrer c'est mettre de la terre sur des semis pour faciliter la germination, où je rejoins, sans fioriture, le commentaire florissant et fleuri de Mariepierre.
Merci pour ces commentaires pertinents et fleuris!
"elle funambule", "elle livre la grammaire"... et les autres... les images, les métaphores sont magnifiques tout simplement. La poésie se terre partout et tu l'empêches de se taire.
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