Je redéplie la carte. Je suis avec mon doigt le courant de la Loire, Je rêve d'aller à travers la montagne, dans un mouvement sans repos, à la naissance de ce cours d'eau, à la fin, le plus long fleuve de France. J'essaie d'aller au plus près de la source, mais le périmètre imparti ne remonte pas aussi haut, ce haut étant impropre puisque la source, si la carte se continuait, serait plus bas sur le papier, plus au Sud Est. Tant pis. J'explore, ce faisant, chaque carré, ça me rappelle quand je nettoie un à un chaque carrelage de ma cuisine, comme dans une espèce de rituel, de tentative Zen. Je m'arrête en général au 6ème carreau, les limites de ma zénitude étant vite atteintes. Tout comme celles de ma carte IGN. Là, aujourd'hui, dans le carreau 4970-4969 je découvre une autre pièce du puzzle, un nom que je cherche depuis longtemps, celui de jeune fille de ma mère "MASCLAUX". Deux carrés plus à l'Est, séparé par La Cote de la Pierre se trouve Pra REDON. C'est l'histoire de l'infini. Des éléments primitifs. Comme pour la Loire, on cherche sa source et on en découvre 3 autres, on a beau modifier l'aspect et la position de la gouttelette imperceptible, on revient toujours à ce périmètre, 5 ou 6 carrés passés au peigne fin, à cette eau originelle dont je suis faite qui combien de fois coula sous les ponts, combien de fois retomba en pluie, pour être à moi destinée, parmi des milliers de gouttelettes ? C'est de ce courant que je suis née, de ce granit et de ces lointains bleus. Dans ce carré-ci, la Loire a pour affluents le ruisseau de l'Holme et celui des Fouragettes. Je remonte vers mon Chier et mon Champinet. La rivière dont je parlais n'était pas encore la Loire, c'est le Ruisseau de Mussic. Je retrouve une photo de ce ruisseau qu'on enjambe d'un seul pas, avant qu'il ne se perde entre les hautes murailles de la forêt. à suivre...
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