Un atlas amoureux est
forcément extravagant, illustré de cartes et de planches qui ne
respectent pas toujours la bonne échelle, jouant des disproportions,
surlignant certains lieux, en estompant d'autres, exaltant certains
noms, en minimisant d'autres. C'est un imprécis de géographie
passionnelle. Dans le mien, la Sibérie … a pris très tôt une
dimension particulière. Car c'est un espace imposant … par son
étendue physique et son climat extrême, et remarquable par la
splendeur de ses paysages, mais aussi par son histoire, par la
littérature qui lui est liée, par les noms des villes, des fleuves,
des peuples et des montagnes. » (100 mots)
« J'ai feuilleté
mon atlas par la vitre du train, les pages défilaient à vive
allure, elles s'enchaînaient en une narration fluctuante. J'ai
décrypté les noms des villes au fronton des gares, j'ai marché
dans certaines de ces villes – quelques rues, guère plus.
Voyage-feuilletage, glanage d'aperçus – des fragments, pas plus.
C'est peu, et c'est tant
! Mon atlas amoureux a changé de format, il a pris la forme d'un
accordéon, il se plie, se déplie, se distord, il musique des
couleurs, des images, des odeurs et des bruits. » (95 mots)
Sylvie Germain
« Le monde sans vous » chap. « Variations
sibériennes » Albin Michel
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