Julien Gracq:
Debout
penché sur la table, les deux mains appuyées sur la carte (…) Un
bruissement léger semblait s’élever de cette carte, peupler la
chambre close et son silence d’embuscade .
“Le
rivage des Syrtes”
Ce
petit monde des hauteurs, avec ses replats, ses portants, ses redans,
ses ravins, ses arêtes monde que j’ai en vue presque
à portée de la main par delà la gorge ombreuse et verticale de la
rue de Grenelle, dont le fond m’est caché et d’où monte
seulement jusqu’à mon balcon la lointaine rumeur de torrent est
déployé, étalé, inondé de soleil comme la terrasse d’un
alpage suspendue au dessus
de la muraille verticale des forêts.
“Lettrines
2”
...sur
ces hauts plateaux déployés où la pesanteur semble se réduire
comme sur une mer de la lune, un vertige horizontal se déclenche en
moi qui, comme l’autre à tomber, m’incite à y courir, à m’y
rouler, à perte de vue, à perdre haleine.
“Carnets
du grand chemin”
C’est toute l’écriture de cet
auteur qui s’insinue dans les plis de la carte où il nous invite à
nous plonger une fois celle-ci déployée . On entre dans une
géographie mythique et à l’évidence poétique, infiltrée par
l’imaginaire ou le rêve, et l’on arpente son grand chemin ,
sachant toute l’admiration qu’il vouait à cet objet vraiment
magique qu’est la carte dont on il nous reste à déchiffrer
les énigmes. Dans les forêts, le long d’une rivière, sur les
routes des causses, au sein d’une ville, s’abreuver à cette
mythologie routière recherchant
de probables attouchements entre dehors et dedans.
1 commentaire:
Bel écho à la poésie de Gracq.
Gracq auteur cartographique ou topographique?
Les deux sans doute.
Enregistrer un commentaire