Alors tous deux,
penchés sur la carte, étudièrent le pays.
Julien, de son
côté, s’était assis sagement auprès d’eux, s’efforçant de
retenir ce qu’il pourrait. Le garde parlait, montrant du doigt les
routes, les sentiers, les raccourcis, faisant la description
minutieuse de tous les détails du chemin. André écoutait ;
puis il essaya de répéter les explications ; enfin il dessina
lui-même tant bien que mal sa route sur un papier, avec les
différents accidents de terrain qui lui serviraient comme de jalons
pour s’y reconnaître.
« Ici,
écrivait-il, une fontaine ; là, un groupe de hêtres à
travers les sapins ; plus loin, un torrent avec le gué pour le
franchir, un roc à pic que contourne le sentier, une tour en
ruines.»
Enfin
rien de ce qui pouvait aider le jeune voyageur ne fut négligé. —
Tout ira bien, lui disait Fritz, si vous ne vous hâtez pas trop.
Rappelez-vous que, quand on se trompe de chemin dans les bois ou les
montagnes, il faut revenir tranquillement sur ses pas, sans perdre la
tête et sans se précipiter : c’est le moyen de retrouver
bientôt le vrai sentier.
G. Bruno "Le tour de France par deux enfants" 1877
Il y avait des noms
de lieux sur le mauvais papier de ce bréviaire républicain -
Baccarat au son cristallin où tant d’hommes ont péri le 25 août
1914 avec mon grand oncle - , maintes épreuves traversées un
baluchon sur l’épaule et ce mot désormais associé à ce livre.
Face aux incertitudes , deux enfants sur la frange de leur vie
faisant vibrer la corde de notre compassion.
Le regard
aujourd’hui habitué aux images de corps en attente, dérivant
sans visage entre deux côtes, sur une mer confuse et sauvage où
meurent trop souvent les migrants de nos jours.
2 commentaires:
il est juste à côté de moi, version 1911
Ce parallèle est saisissant, entre le gâchis de 14/18 et le gâchis de ces migrants qui disparaissent en mer.
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